Est à laine Mérinos

L’Est à laine Mérinos, comme son nom l’indique, descend directement de la race Mérinos. En effet, malgré le monopole et la volonté d’exclusivité de l’Espagne sur la population Mérinos, ceux-ci constituent des cadeaux diplomatiques qui prendront la direction de l’Allemagne au XVIIe siècle et de la France au XVIIIe siècle (1). La recherche accrue de populations lainières pour répondre aux besoins en laine entraîne alors de nombreux croisements et le développement de races dites “mérinisées”, dont l’Est à laine Mérinos constitue un bon exemple. Avant d’être introduite en France, la race se consolide en Allemagne du Sud (Baden Württemberg) où elle s’améliore et s’adapte au climat grâce aux populations locales (2). La guerre franco-prussienne permet la diffusion progressive des moutons würtembergeois en Alsace et en Lorraine, notamment par le biais de transhumances horizontales (3). Après une première tentative de création en 1928, le Livre Généalogique qui officialise la race Est à laine Mérinos est finalement créé en 1947. Son UPRA (Unité Nationale de sélection et de promotion de Race) est créée en 1976. Aujourd'hui on dénombre une population d'environ 60 000 brebis, essentiellement situées dans le quart nord-est français, et dont 40% sont en race pure.

 

Pour en savoir plus
Le site de l'Organisme de Sélection génétique correspondant 
Le site de Races de France, la fédération des organismes de sélection

Notes

1. À partir de 1782, un troupeau de Mérinos de référence est constitué par le naturaliste Daubenton (collaborateur de l’académicien Buffon) à Montbard en Bourgogne, afin d’évaluer et de développer la race en France. Pour plus d’informations sur la démarche de Daubenton voir ci-après : https://www.montbard.com/index.php/personnalites/louis-jean-marie-daubenton

2. La race Würtembergeoise reste aujourd’hui très présente et appréciée pour ses qualités lainières et bouchères sur le sol germanique : voir son évolution sur ce site (attention, l’article est rédigé en allemand) https://www.wuerttemberger-lamm.de/wuerttemberger-lamm/geschichte/geschichte

3. À la différence de la transhumance verticale, qui consiste à amener les troupeaux dans les alpages en été et à les redescendre en plaine en hiver pour bénéficier des meilleurs climats, la transhumance horizontale voit le troupeau changer de région pour profiter également de climats plus favorables, mais sans forcément changer d'altitude. Ce type de transhumance était particulièrement pratiqué entre le sud de l’Allemagne et le nord-est de la France. 

Bibio - Sitographie

MECHIN Colette, “Des bergers transhumants en France du Nord-Est”, Revue des Sciences Sociales de la France de l’Est, Strasbourg, 1983, 12, p. 211 - 222. (en ligne : https://www.yumpu.com/fr/document/read/25736960/colette-mechin-revue-des-sciences-sociales)

UFR Génétique, élevage et reproduction, AgroParisTech, Race ovine Est à laine Mérinos : http://www2.agroparistech.fr/svs/genere/especes/ovins/estlain.htm

AgroParisTech, Histoire et évolution des races ovines françaises : 2.agroparistech.fr/svs/genere/especes/races%20ovines%20francaises.pdf

LUICK Rainer, European Forum on Nature Conservation & Pastoralism (EFNCP), Transhumance in Germany : http://www.efncp.org/download/Swabian_Alb_F_F_Download.pdf

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