Le Berrichon de l’Indre, comme son voisin le Berrichon du Cher, est issu d’une race rustique ovine attestée dans la région depuis l’époque gallo-romaine, lorsque l’élevage ovin était une source de revenus conséquente. L’activité lainière du Berry prend son envol au Moyen- ge, favorisée par la reconnaissance des saies (1) berrichonnes, alors équivalentes à un produit de luxe (320 jours de travail pour un ouvrier agricole ou 1400 litres de froment) et par les débuts des échanges internationaux. Lorsque le commerce de la laine périclite au XIXe siècle, des suites de la chute de l’empire napoléonien et de la concurrence de l’industrie du coton et des élevages australiens (2), une partie des éleveurs s’oriente vers une politique de croisement des races, en vue d’améliorer les aptitudes bouchères du cheptel. À la différence de leurs confrères, certains éleveurs choisissent de ne plus importer de races étrangères et de revenir à une race régionale rustique, qui soit plus adaptée au climat local qu’aux demandes du marché. Adaptés aux longs parcours, et habitués à une alimentation grossière, voire irrégulière, les Berrichons de l’Indre présentent une bonne complémentarité avec la production de céréales de la région. Ce qui aurait pu être un avantage pour leur diffusion si dans les années 1950 l’agriculture n’était pas passée à la mécanisation et lu fumier remplacé par les engrais chimiques, plus adaptés à une production intensive. De 500 000 têtes en 1900, ils passent à 5000 en 1993. Aujourd’hui il ne reste que 1200 têtes, environ cent fois moins que le Berrichon du Cher (140 000 têtes).
Sa laine plus courte que celle du Berrichon de l’Indre est néanmoins réputée pour son gonflant et son élasticité. Elle possède de plus une bonne feutrabilité et peut être aussi bien cardée que peignée.
Le Livre Généalogique de la race est créé en 1895 par la Société d’Agriculture de l’Indre. Deux variétés de la race sont retenues, une dite de Champagne, et l’autre de Crevant (qui s’apparente à la Limousine). Seule celle de Champagne survivra, et suite à la dissolution de la race à partir des années 1950, l’Unité Nationale de sélection et de promotion de Race créée en 1975 met en place des actions de relance afin de fixer définitivement le Berrichon de l’Indre. Autrefois situés en Champagne berrichonne, les troupeaux sont principalement localisés aujourd’hui dans l’Indre et les départements limitrophes. La population est estimée à 5 000 brebis.
Pour en savoir plus :
Le site de l'Organisme de Sélection génétique correspondant
Le site de Races de France, la fédération des organismes de sélection
Notes :
1. Terme issu du latin sagum, qui désignait chez les Gaulois des vestes courtes en laine.
2. Ce qui aura pour effet de diminuer drastiquement le cours mondial des laines.
Biblio-Sitographie :
FERDIERE Alain. “ Le travail du textile en Région Centre de l'Age du Fer au Haut Moyen-Age.” dans : Revue archéologique du Centre de la France, T23/2, 1984. pp. 212-214. (https://www.persee.fr/docAsPDF/racf_0220-6617_1984_num_23_2_2411.pdf)
Revue des Deux Mondes, “ Études déconomie rurale: la laine et la viande ”, vol. 89/1,1870, pp. 51-72. (https://www.jstor.org/stable/44732255?refreqid=excelsior%3A2f8bc6ba16e258b803973f9a412d6368&seq=1#metadata_info_tab_contents)
https://www.tresorsvivantsducentre.com/la-berrichonne-de-lindre#:~:text=La%20berrichonne%20de%20l'Indre%20est%20une%20race%20originaire%20de,(environ%20140%20000%20brebis).
http://www2.agroparistech.fr/svs/genere/especes/ovins/berindre.htm
La renaissance des filières de laines françaises
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