Avranchin

Le mouton Avranchin porte le nom du pays d’où il vient, entourant le village d’Avranches, à quelques pas de la baie du Mont Saint-Michel. Avec le Roussin de la Hague et le Cotentin, l’Avranchin fait partie des races ovines majoritaires de la région regroupant les départements de la Manche, du Calvados et de l’Ille-et-Vilaine. En 2006 on comptait 2 000 brebis pour 30 élevages. Mais grâce à ses capacités d’adaptation, la race a été aussi exportée dans l’Eure, le Cher et le Gers.

On trouve les prémices de la race en 1820, lorsque sont effectués les premiers croisements entre les brebis locales et des béliers de races anglaises. Ces races anglaises, dites « longwool » comme les Dishley, les Kent et les Southdown, ont été importées massivement depuis la seconde moitié du XVIIIe siècle, et tous les moyens étaient bons pour en ramener. On peut lire dans la Gazette du commerce du 14 février 1764 la lettre écrite par « un Anglois à un de ses amis à Londres [...] Comme ils [les Français] ont senti qu’ils ne pourroient entreprendre de perfectionner leur Manufactures de laine sans se procurer des moutons d’Angleterre de la meilleure race ; M. de Brou qui étoit pour lors Intendant de cette Généralité, annonça qu’il donneroit une récompense honnête à ceux qui trouveroient un moyen de transporter en Normandie de ces races de moutons […] » ! Mais attention, entre l’Avranchin actuel et les moutons du XVIIIe siècle il y a eu beaucoup de changement. Donc si l’on remonte au XVIIIe siècle, il est anachronique de parler d’Avranchin et il faut parler de « mouton de la Manche ». Suite aux croisements successifs et à l’évolution de la politique agricole française, très liée au début du XXe s. à la politique industrielle, la race est reconnue par l’Etat en 1928, année à laquelle le Syndicat des éleveurs crée son Livre Généalogique. Bien des années après, et une modernisation de la production agricole, le Livre Généalogique est repris en 1975 par l’UPRA groupée des races Avranchin, Cotentin et Roussin de la Hague. Enfin, en 2008, l’UPRA est agréé en tant qu’Organisme de Sélection pour les trois races.

Si les moutons de la Manche ne sont plus forcément appréciés pour leur laines, ils n’en sont pas moins appréciés pour leur qualités bouchères. L’élevage en bordure de mer, sur des pâturages riches en sel marin, permet d’obtenir les « agneaux de prés-salés », valorisés à travers l’Appellation d’Origine Contrôlée « Agneau prés-salés du Mont Saint Michel ». Pourtant, il y a du volume de laine à transformer. La toison blanche, prolifique et fine de l’Avranchin peut peser jusqu’à 7 kilos ! 

Le saviez-vous ? 

L’Avranchin est aussi le journal hebdomadaire d’Avranches publié du du 6 janvier 1856 au 28 janvier 1944... Lisez plutôt ! https://www.normannia.info/ark%3A/86186/52f8g


Pour en savoir plus
Le site de l'Organisme de Sélection génétique correspondant 
Le site de Races de France, la fédération des organismes de sélection

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